Notre travail

Défis/Contexte

Souss-Massa est l’une des plus grandes régions rurales du Maroc, avec une population supérieure à 2,6 millions de personnes. C’est également l’une des régions les plus défavorisées du pays sur le plan socio-économique, avec un accès limité à l’éducation et à d’autres services.

Au cours des dix dernières années, au travers de notre travail à Taroudant et dans la région de Souss-Massa, nous avons constaté que de nombreuses femmes migrent vers le centre provincial de Taroudant lorsqu’elles tombent enceintes, afin d’échapper à la honte et à la persécution dont elles sont victimes pour avoir eu des enfants hors mariage. Elles arrivent sans structures de soutien social et économique nécessaires pour qu’elles puissent s’occuper convenablement de leurs enfants. Ceci les expose, elles et leurs enfants, à une stigmatisation culturelle, sociale et institutionnelle.

Apprenez-en plus sur certains défis de la protection de l’enfance au Maroc ci-dessous :


Système de protection de l'enfance fragmenté

Il n’y a pas de code uniforme de protection de l’enfance au Maroc, ce qui signifie que de nombreux secteurs (par exemple, la santé, la justice, l’éducation) ont leurs propres cadres normatifs en matière de prévention, détection et réponse et les enfants se perdent entre, au sein et en dehors de ces services qui sont censés les protéger.


Les enfants nés hors mariage et leurs mères sont culturellement, socialement et institutionnellement stigmatisés

Les relations sexuelles hors mariage sont illégales au Maroc et représentent une honte culturelle supplémentaire. Les mères célibataires sont incapables de demander une aide sociale telle que le RAMED et il est difficile d’obtenir l’enregistrement à l’état civil de leurs enfants qui leur permettait d’accéder à d’autres services et de s’inscrire à l’école.


Taux élevés de migration rurale-urbaine

Au cours des dix dernières années, de nombreuses familles vivant dans les villages de la région de Souss-Massa ont commencé à se déplacer vers les grandes villes à la recherche d’opportunités économiques. L’agriculture de subsistance est devenue de plus en plus difficile en raison des sécheresses qui accompagnent le réchauffement climatique. Souvent dépourvus de compétences transférables et ne parlant pas couramment la Darija (la langue maternelle de beaucoup de gens au Souss-Massa est le Tachelhit), la plupart de ces nouveaux arrivants se retrouvent dans des circonstances difficiles et se sentent souvent poussés à entreprendre un travail qui est soit illégal, soit considéré comme tabou par la communauté au sens large.


La connexion des enfants à la rue

Il y a un nombre élevé d’enfants en situation de rue dans tout le Maroc. Les enfants en situation de rue sont plus susceptibles d’être en mauvaise santé physique et psychologique, d’avoir des comportements sexuels dangereux, d’abuser de l’alcool et des drogues, et de courir un risque élevé d’exploitation sexuelle, physique et financière. En outre, lorsque des enfants sont retrouvés sans surveillance dans la rue, ils sont poursuivis en vertu du code pénal. L’absence d’un code spécifique de protection de l’enfance dans le système juridique marocain signifie  que ces enfants entrent dans le système juridique pour mineurs et sont par conséquent institutionnalisés.


Un manque de services sociaux

Un manque de services sociaux pour les enfants et les familles signifie que l’effondrement de la famille, l’abandon et le dysfonctionnement sont courants, notamment lorsque les enfants sont nés hors mariage et/ou que les familles estiment ne plus pouvoir s’occuper de leurs enfants.


Un manque de prise en charge alternative basée sur la famille

On estime que 417,328 enfants au Maroc sont actuellement placés en institution de soin alors qu’ils n’ont pas besoin de l’être ; cela équivaut à 1 enfant marocain      sur 30 actuellement en institution !